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Le spectacle est en français et en occitan-provençal, la langue naturelle de Gaston Dominici et de son entourage qui joue un rôle de première importance dans le rapport de ce dernier avec l’environnement judiciaire. Le surtitrage facilite, chaque fois que nécessaire, la compréhension par les non occitanophones.
2016
 
- Ven. 11, Sam. 12, Ven. 18, Dim. 20 Mars à Toulon (83) (Espace Comedia)
- Sam. 9 Juillet à Nîmes (30) (21h, Salle Agora)
- Sam. 30 Juillet à Pontevès (83) (21h30, Esplanade du grand jardin)
-  Jeu. 18 Août à Montfort sur Argens (83) (21h15, Jardin de la mairie - Les Nuits du Château)
- Mar. 4, Ven. 7 Octobre (20h45), Dim. 9 (16h) à Toulon (83) (Espace Comedia)
- Jeu. 29 Septembre à  Toulouse (31) (Théâtre Jules Julien -  Festival Occitania)
- Ven. 14 Octobre à Degagnac (46) (Salle des fêtes)
- Ven. 18, Sam. 19, Dim.  20 Novembre à Marseille (13) (Théâtre des Chartreux)
 

2017
 
- Ven. 24 Mars à Pennautier (11) , Théâtre Na Loba- Jeu. 9 Mars à Digne-les-bains (04) (19h, Centre culturel René Char)
- Jeu. 30 mars (19h), Ven. 31 mars (20h) à Avignon (84) au Théâtre du Chêne Noir
- Sam. 1er avril à 20h à Orange (84) (Théâtre du Sablier)- Jeu. 24 août à Gréoux les bains (04), Soirées du château
- Sam. 23 Septembre à La Motte (83)
 

2018
- Toulon (83) (dates à venir) (20h45, Espace Comedia)
- Ven. 26 janvier à Pertuis (84)
- Ven. 9 mars à Sénas (13) à 20h30
DISTRIBUTION
Texte et Mise en scène : André Neyton
Avec : Christiane Conil, Jacques Maury,  André Neyton,  Sophie Neyton
Costumes et décor : Isabelle Denis
Eclairages : Michel Neyton
L’institutrice apparaît et s’adresse à Gaston enfant. Gaston lui répond dans sa cellule.
 
L’INSTITUTRICE : Et maintenant leçon de morale. Répétez après moi : Je dois me laver les mains avant de déjeuner. Gaston …
GASTON : Je dois me lavar lei mans avant de dejunar
L’INSTITUTRICE : me laver les mains … déjeuner
GASTON : me laver  les mains … déjeuner
L’INSTITUTRICE : Bien.  Répète toute la phrase
GASTON : devi me laver…
L’INSTITUTRICE : Je dois …
GASTON : Je dois me laver les mains avant de…dinar
L’INSTITUTRICE : Ici on dit : diner. Mais c’est déjeuner. On dîne le soir et on déjeune à midi.
GASTON : Moi je déjeune le matin et je dine à midi
L’INSTITUTRICE : Ca, c’est faux.
GASTON : Comme, c’est faux ? Je le sais puisque je le fais tous les jours à l’ostau !
L’INSTITUTRICE : à la maison ! Gaston, tu dois faire un effort pour parler français. Répète après moi : Je dois être… nous devons être…
GASTON : Je dois être… nous devons être…
L’INSTITUTRICE : Nous devons être francs et loyaux
GASTON : Nous devem estre
L’INSTITUTRICE : …devons z’être
GASTON : …devons z’être
L’INSTITUTRICE : …francs z’et loyaux
GASTON : …francs z’et loyaux
L’INSTITUTRICE : …comme de bons français.
GASTON : …coma de bons francès
L’INSTITUTRICE : (qui s’impatiente) …comme de bons français !
GASTON : C’est … ço qu’ai dich ! Dam !
L’INSTITUTRICE :… ce que j’ai dit !
GASTON : C’est …ce que j’ai dit !
L’INSTITUTRICE : (répétant, excédée) Si tu veux ! Allez ! répète : Je suis z’un bon français, je suis franc...
GASTON : Je suis z’un bon français, je suis franc … z’et loyaux
L’INSTITUTRICE : …et loyal ! Au singulier : al ! Je suis loyal. Je suis un bon français …
GASTON : Je suis un bon français …je suis franc z’et loyal
L’INSTITUTRICE : (abandonnant) Presque très bien, Gaston !
EXTRAITS : LEÇON DE MORALE
Dans la nuit du 4 août 1952 une famille anglaise est assassinée sur le bord d’une route des Alpes de Haute Provence où elle bivouaquait. Gaston Dominici propriétaire de la Grand Terre à quelques mètres du crime va être accusé par deux de ses fils d’en être l’auteur. Enfant de père inconnu, orphelin de mère immigrée, époux choisi par nécessité d’honneur et assassin par défaut (de mots ?), Gaston Dominici sera condamné à mort sans que sa culpabilité ait été prouvée.
 
Jean Giono note à son sujet : « Tout accusé disposant d'un vocabulaire de deux mille mots serait sorti à peu près indemne de ce procès ». Roland Barthes quant à lui affirme à propos de son procès : « Nous sommes tous Dominici en puissance, non meurtriers, mais accusés privés de langage, ou pire, affublés, humiliés, condamnés sous celui de nos accusateurs.  Voler son langage à un homme au nom même du langage, tous les meurtres légaux commencent par là. »
 
La pièce dit le drame de ce paysan provençal façonné  par une langue et des codes étrangers au monde judiciaire à travers une confrontation dominée par l’incommunicabilité. Il ne s’agit pas ici de refaire le procès ni de prendre parti pour ou contre la culpabilité de l’accusé mais de porter un regard sur un homme et sur ce qui peut en faire un bouc émissaire : instrumentalisation de la parole, poids de l’incompréhension due aux décalages culturels et à ceux du langage qui orientent l’enquête sur un coupable idéal, celui dont on moquera le parler pour construire  plus aisément l’intime conviction.
MOI, GASTON DOMINICI, ASSASSIN PAR DÉFAUT (DE MOTS ?)
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